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Carnets de voyage

Aux frontières de l'Europe – 2e partie

En Hongrie, Budapest est un incontournable.
En Hongrie, Budapest est un incontournable.
Photo : Maxim Bragoli

22 novembre 2007

Maxim Bragoli

Candidat à la maîtrise en gestion internationale, l'auteur s'est rendu en France pour une session d'études. Une fois les cours terminés, il a décidé de découvrir le nouveau visage de l'Europe. Il nous propose ici la 2e partie de son périple récent en Europe de l'Est.

Aujourd'hui en Europe, on parle d'union économique où les pays riches servent en quelque sorte de locomotives qui tirent les pays moins riches. Libre circulation des capitaux, des biens et des personnes – un nouveau monde où l'idéal serait de gagner son argent à Londres et le dépenser à Bucarest. Cette idée vient révolutionner notre vision des choses et remet en question la nécessité des frontières européennes.

Ainsi, nombreux sont les gens qui quittent leur pays d'origine pour aller s'établir dans un pays plus riche dans l'espoir de gagner un meilleur salaire. Et c'est cette quête qui a inspiré mon itinéraire de retour. Un voyage crescendo durant lequel j'ai relié Istanbul (la porte d'entrée du continent asiatique) à Berlin (la porte qui donne sur l'Europe de l'Ouest).

La Roumanie

Allez, c'est reparti! Je viens de faire tamponner mon passeport par les autorités turques. De retour sur les terres européennes, je m'enligne vers Bucarest, la capitale de la Roumanie. Dès mon arrivée, j'ai été frappé par la froideur de cette grande ville lourdement marquée par près de deux décennies de dictature.

À ce qu'on m'a dit, l'ancien dictateur de la Roumanie, Nicolae Ceausescu, a littéralement transformé le visage de la ville. Son rêve, faire de Bucarest la Paris de l'Est. Destruction de la majorité des églises, construction de son gigantesque palais, d'une gare aux standards de l'Ouest, des parcs à la française, d'un arc de triomphe et d'une artère principale similaire aux Champs-Élysées... Disons qu'il avait un faible pour la culture française.

Déchirée entre les valeurs laissées par la période de cette dictature, celles du communisme et celles imposées par les pays de l'Europe de l'Ouest, la Roumanie est en pleine phase de transition. De nombreuses entreprises européennes y délocalisent leurs activités de production, question de profiter d'une main-d'oeuvre moins dispendieuse. L'économie touristique se développe peu à peu, cependant le coût de la vie croît rapidement.

J'ai trouvé le pays fort agréable à découvrir. J'ai tout particulièrement aimé la Transylvanie avec ses paysages montagneux à couper le souffle et ses petits villages rustiques. J'ai décidé de m'y installer quelques jours, dans un mini-village à quelques kilomètres de Bran.

Lieu de résidence de Vlad Tepse, l'inspiration pour le comte Dracula, Bran est un petit village en montagne vraiment typique qui a survécu à l'invasion des Ottomans. Le château de Bran serait, d'après les rumeurs, celui du comte Tepse. Il est possible d'aller le visiter, perché au sommet de sa colline. Même s'il s'agit d'un gros attrape-touriste, ça reste intéressant à visiter.

Budapest

Certainement un coup de coeur, Budapest est une ville vraiment intense. On m'avait souvent parlé de Budapest durant mon voyage, mais je ne m'attendais vraiment pas à ça. La Hongrie est située en plein centre de l'Europe, voisine de l'Autriche. Anciennement contrôlée par les Habsbourgs, la Hongrie a joué un rôle important dans l'histoire européenne et fut auparavant beaucoup plus grande que la Hongrie que l'on connaît aujourd'hui.

Le pays fut marqué par plusieurs périodes; la présence des Ottomans, la Seconde Guerre mondiale, les communistes, les révolutions du peuple hongrois…

Aujourd'hui, la Hongrie est membre de l'Union européenne et envisage l'adoption de l'euro d'ici 2012. Mais pour l'instant, il a fallu me promener avec plus de 50 000 forints dans mes poches! Tout le monde dit que Budapest est parmi les capitales européennes les moins dispendieuses. Le mauvais côté de la chose, c'est que le salaire annuel moyen en Hongrie équivaut à moins de 8000 $. Bref, c'est pas grand-chose quand on sait que le prix d'un aller en métro coûte 200 forints et qu'un litre d'essence super coûte 240 forints (ce qui représente environ 1 $).

Budapest est une ville qui bouge autant de jour que de nuit. La majorité des boîtes de nuit sont à l'extérieur. La mentalité des gens est vraiment géniale, l'architecture est majestueuse, les bains thermaux sont paradisiaques, les massages divins, le vin hongrois excellent, la cuisine sublime, et je ne pense rien vous apprendre en vous disant que les Hongroises sont parmi les plus belles femmes d'Europe. Bref, Budapest est un incontournable.

Bratislava

Petite soeur de Vienne, Bratislava est totalement éclipsée par l'éclat des capitales avoisinantes. Bratislava gagne à être connue et sa minuscule taille lui donne tout son cachet. Il suffit de quelques heures pour faire le tour de la ville, après on prend le temps d'apprécier la vue du Danube, fleuve qui relie Budapest, Bratislava et Vienne. Bien que la ville soit située à moins d'une heure de Vienne, rares sont les personnes qui peuvent parler allemand.

Vienne

Le centre de la ville de Vienne regorge de palais impériaux et de superbes jardins.
Le centre de la ville de Vienne regorge de palais impériaux et de superbes jardins.
Photo : Maxim Bragoli

C'est sous un beau soleil et un ciel bleu clair que je débarque dans cette ville chargée d'histoire. Capitale de l'Autriche et coeur de l'ancien Empire austro-hongrois, Vienne m'a grandement plu. C'est une immense ville de 1,5 million d'habitants avec des tours à bureaux et des autoroutes surélevées. Cependant, le centre de la ville regorge de palais impériaux, d'immenses musées, de magnifiques cathédrales gothiques, de superbes jardins, de cafés et bistros. Bref, tout le nécessaire pour accueillir la foule de touristes qui envahit la place année après année.

Krakow

Certains Européens considèrent la Pologne comme un pays pauvre et sous-développé. Laissez-moi vous dire que c'est loin d'être le cas. Après avoir traversé la Turquie, la Bulgarie, la Roumanie, la Hongrie, je peux dire que la Pologne est considérée comme le modèle à suivre en Europe de l'Est. Eh oui! Pour ceux qui ne le savaient pas, la Pologne, c'est plus que de la vodka.

Miraculeusement sortie quasi intacte des deux grandes guerres mondiales, Krakow est un véritable joyau pour le patrimoine historique mondial. Tout le monde s'entend pour dire qu'il s'agit de la plus belle ville de Pologne. Avec sa grande place, ses multiples églises et son magnifique quartier juif, Krakow mérite bien son titre.

Berlin

Mon périple est maintenant fini. Je suis arrivé au coeur de l'Europe, à Berlin. Je tenais à terminer mon voyage ici car c'est là que se trouve le symbole de cette division entre le communisme et le capitalisme – entre l'Europe de l'Ouest et l'Europe de l'Est.

L'Europe est en pleine phase de métamorphose. On entend souvent dire que la nouvelle Europe grandit trop rapidement. L'écart entre les pays de l'Ouest et de l'Est est énorme. Pourquoi tient-on à tout prix à les unifier sous une même entité? Où se trouve la véritable frontière de l'Europe? Il n'existe pas de «vraie» réponse et les opinions concernant ces questions sont très divergentes.